1year2relax - Voyage autour du monde

Des îles tropicales du Sud aux montagnes balayées par les vents polaires au Nord, des volcans aux alpes Japonaises, des plus grandes mégalopoles au monde aux espaces presque déserts d'Okkaïdo, le Japon offre une diversité que peu de pays peuvent égaler. Mais faute de temps, nous nous limiterons à une petite traversée de l'île centrale d'Honshu, entre Tokyo et Kyoto. Malgré la courte distance, nous comptons bien au cours de nos pérégrinations sortir des grosses villes pour découvrir une partie du littoral et des montagnes.

Chapitre I. Tokyo

Si la visite du Japon est un petit extra que nous nous sommes octroyés, c'est en partie pour rendre visite à Sonoko, que nous avions vue un an auparavant à Grenoble juste avant notre départ. Nous passons quatre jours à Tokyo chez elle. C'est pour nous l'occasion de reprendre des forces après le voyage un peu fatiguant de cinq mois en Asie.

Tokyo, "La plus belle des villes moches" disent certains. Il est vrai que la mégalopole, rasée pendant la guerre, n'a pas de cachet particulier. Ville aux nombreux musées, grattes-ciel et espaces verts, Tokyo peut faire penser à New York.

Dans les quartiers d'affaires, aux buildings de verre à l'architecture sobre et épurée, le va-et-vient incessant des travailleurs en costume ou tailleur strict donne le ton.

Egalement, de beaux édifices qui séduiront les amateurs d'architecture contemporaine.

Dans le quartier d'Arajuku, ce sont cette fois des jeunes habillés de façon beaucoup plus excentrique, de la dégaine gothique au look "bonbon fraise Tagada". Comme un pied de nez à la rigueur Niponne.

Dans d'autres encore, comme Shinjuku ou Shibuya, c'est la ville électrique, où fourmillent dès la tombée de la nuit des milliers de Tokyoïtes, sous le scintillement des enseignes, des écrans vidéo et des néons.

C'est aussi beaucoup de quartiers très tranquilles, aux immeubles bas, aux rues étroites parcourues par quelques voitures toutes aussi étroites, genre "pôt de yaourt". Dans la recherche de "l'harmonie esthétique", il semble que les Japonais aient oublié les pilones électriques !

Dans cet ensemble très éclectique, et toujours incroyablement propre, on doit dire qu'on s'y sent plutôt bien, perdu dans la foule sans doute la plus tranquille au monde.

Nous n'avions jamais vu un réseau du métro aussi dense. Il nous faut même un petit temps d'adaptation pour comprendre quelque chose... plusieurs compagnies se partagent les lignes, pas toujours sur les cartes de l'exploitant principal JR. Tout est en Japonais.

Et voici notre sélection de bons conseils :

1/ Je retiens calmement ma respiration lorsque je croise un fumeur

2/ Je vois une personne marcher devant moi. Je contourne le fumeur pour éviter la fumée.

3/ Si vous vous apprétez à lire pendant l'heure de pointe, nous espérons également que vous puissiez lire entre les lignes.

... Et de panneaux très Japonais :

Sans oublier l'immanquable console des toilettes :

Visible depuis la ville, le mont Fuji pointe son cône au loin. Nous voulons le voir de plus près et partons en direction de la péninsule Izu-hantö au Sud de la capitale. Il faut un certain moment en train pour en sortir. La voie longe alors le littoral escarpé, offrant une vue plongeante sur la mer. Sous un soleil radieux, un paysage vallonné, très vert et très boisé, nous nous croirions presque dans les films d'animation de Miyazaki.

Mais l'idylle prend fin lorsque nous arrivons à destination. En pleine "golden week", les hotels sont tous reservés et les tarifs des bus pour se déplacer dans la péninsule complètement prohibitifs. Pas de loueur de vélo et tout est fermé, même les distributeurs de billets. Nous nous retrouvons piégés deux jours dans la ville de Numazu.

Nous nous disons que la location d'une voiture pourrait être une solution pour ne plus dépendre des transports publics et des hôtels. Deux heures après avoir enfin trouvé une agence possédant une voiture disponible, et juste avant de nous remettre les clefs, l'employé se rend compte que nous sommes Français. On nous explique alors que le permis Français est régi par la convention internationale de 1969, et que la France n'a jamais signé celle de Genève de 1949 (!) Ils ont par conséquence besoin de la traduction agréée de notre permis en Japonais pour nous refiler les clefs ! Bref, si nous ne voyons pas vraiment le rapport, nous comprenons vite que notre plan vient de tomber à l'eau.

Un peu désabusés, nous remontons sur Tokyo pour tenter notre chance plus au Nord, et visiter la ville de Nikko. Choix gagnant cette fois.

Au passage, nous passons la nuit dans un Manga-Kissa. Cyber cafés et bibliothèques à mangas à la fois, ces établissements proposent de petits espaces compartimentés que l'on peut utiliser jusqu'à 9h d'affilé, 24h/24. En plus les boisons et les glaces sont à volonté. Idéal donc pour dormir à prix réduit dans un lieu totalement insolite pour nous européens.

Si vous voulez avoir une illustration plus détailée : http://www.issekinicho.fr/blog-japon/bd/dormir-pour-pas-cher-au-japon-02


Chapitre II. Nikko

Aussi touristique que soient les temples de cette ville, l'affluence en semaine est tout à fait raisonnable.

Derrière de monumentaux torii vermillons, sous le couvert d'immenses cyprès (ou plus exactement "cryptomeria"), s'élancent de longs sentiers bordés de vieilles lanternes en pierre et de murs recouverts de mousse. Ces voies conduisent à des temples et sanctuaires shintoïstes parmis les plus réputés du pays. Le temps ici s'est arrété depuis des siècles et, dans l'air frais du matin, le ciel pur et l'atmosphère du sous-bois, les lieux sont imprégniés d'une incroyable sérénité.

Tout autour, s'étendent les colines boisées d'un paysage de montagne. En ces heures printanières les arbres sont en fleur, ajoutant de la couleur au vert pâle des forêts.

Un lac se situe à une quinzaine de kilomètres de Nikko. Ce que nous ne savons pas, c'est qu'il est aussi 800 m plus haut ! Des averses de neige et un vent glacial nous attendent à l'arrivée.

Tout ce froid sera pour nous l'occasion d'expérimenter les Onsen : les sources d'eau chaude Japonaises. Même ressenti qu'au Pérou, Bolivie ou Nouvelle Zélande : c'est extra !

Chapitre III. Ici... à Nagano !

Nous nous lançons dans l'auto-stop pour tenter de rejoindre Matsumoto, ville proche de Nagano, au pied d'un grand massif montagneux. Si nous n'avons aucun problème pour trouver des âmes serviables (ou charitables ?), il nous faudra quand même la journée entière pour atteindre notre objectif. La route n'est pas directe et ponctuée de grosses villes et de routes de montagne. Le paysage est d'ailleurs très beau lorsque nous sortons des agglomérations.

Pour le voyageur, l'intérêt principal de Matsumoto est sa position stratégique pour une virée dans les Alpes japonaises. Nous n'avons malheureusement plus le temps pour ça. La ville possède également un chateau fort, classé ni plus ni moins "trésor national". Il est vrai qu'il est joli.

Et toujours un hébergement super sympa.

Le stop c'est bien, le bus c'est mieux ! Et surtout plus rapide. Nous redescendons sur Kyoto en faisant une halte pour la nuit à Nagoya, le pôle industriel majeur du pays. C'est d'ailleurs l'effervescence au centre ville.

Chapitre IV. Kyoto

Les apparences peuvent être trompeuses. Kyoto illustre bien le dicton. Arrivés de la gare, nous nous retrouvons dans un centre bétonné d'une grosse ville Japonaise quelconque. Sa réputation ne serait donc qu'une vaste imposture ? Nous découvrons en fait très vite que la cité possède effectivement une quantité astronomique de temples et de jardins (2000 temples), souvent cachés derrière leur mur d'enceinte ou dans la forêt bordant Kyoto. Il faudrait des mois pour tout visiter ! Nous n'avons que 5 jours et tentons d'aller à l'essentiel.

Nous couch surfons chez Ata. Il sera notre hôte pendant deux jours. D'origine Turque, il est à Kyoto depuis 6 mois, étudie le japonais et connait très bien la ville.

Voila, après un petit séjour de 15 jours, il faut déjà dire au revoir au Japon.

Encore deux jours à Hong Kong

Puis une journée à Londres

et TADAM : nous revoilà !


Notre ressenti sur le pays

Le Japon est à l'Asie ce que la Suisse est à l'Europe : très propre, vert, densément boisé, montagneux. Nous avons été surpris de voir qu'un pays aussi peuplé pouvait posséder autant d'espaces naturels et préservés. Coté niveau de vie, nous avons trouvé que les prix pratiqués restent honêtes, hormis pour les transports. Il est peut-être même moins cher de voyager au Japon qu'en France. La dépréciation du Yen de ces derniers mois pour la relance de l'économie Niponne nous a été également favorable. Il a fallut quand même nous re-acclimater aux pays développés. Il y a des astuces pour réduire les coûts : l'auto-stop marche à merveille, les Manga-kissa peuvent être squattés la nuit entière, et bien sûr, comme toujours, les bons vieux troquets authentiques sont toujours meilleurs et bon-marché que les restaurants proposant des cartes traduites en anglais... Bref, vive l'aventure, c'est excellent pour réduire les coûts !

Coté échanges avec la population, nous avons été comblés par la sympathie des gens. Ce n'est pas un mythe, les Japonais sont d'un civisme, d'une gentillesse et d'une politesse exemplaires. Ajoutez à cela une identité culturelle très forte, une cuisine bonne et variée, des temples, des jardins magnifiques et de beaux paysages, vous comprendrez aisément pourquoi ce pays fait partie des destinations les plus agréables et reposantes de ce tour du monde. Ce sera pour nous la meilleur façon de conclure notre long voyage.

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Lien vers album Picasa "Japon"